Les travaux souterrains
Le tunnel le plus ancien actuellement connu semble bien être celui qui a été construit en Mésopotamie sous l’Euphrate il y a 4 000 ans à l’époque de la reine Sémiramis. D’une longueur de 1 km, il reliait le palais royal de Babylone au temple de Jupiter.
Aujourd’hui, des cavités souterraines
sont construites pour assurer le stockage de matières
encombrantes ou dangereuses (pétrole, gaz), pour décongestionner la
surface des villes (parkings souterrains) ou pour loger des unités de
production d’énergie (centrales enterrées).
L’importance
croissante des considérations d’environnement et la saturation du
sol devraient logiquement conduire à un
accroissement du nombre des ouvrages souterrains, soit dans
le domaine des installations industrielles, soit pour
le stockage des déchets, soit pour la protection des
populations et des installations vitales en cas de conflit.
Différentes catégories de souterrains
Si l’on
se réfère à leur objet, on peut distinguer plusieurs types de tunnels :
- les tunnels de communication parmi lesquels :
- les tunnels ferroviaires,
- les tunnels routiers,
- les tunnels de navigation ;
- les tunnels de transport :
- adductions d’eau,
- galeries hydrauliques,
- égouts,
- galeries de canalisations ;
- les tunnels et cavités de stockage :
- garages et parkings,
- stockages liquides ou gazeux,
- dépôts.
Si l’on
se réfère à leur mode d’exécution, on peut distinguer
(figure
1) :
Figure 1- Classification des tunnels selon le mode d’exécution |
—
les tunnels ou cavités construits à ciel ouvert ;
—
les tunnels construits en souterrain à faible ou forte profondeur ;
—
les tunnels construits par éléments immergés.
Si l’on
se réfère à la forme des ouvrages, on peut distinguer
(figure
2) :
Figure 2- Classification des tunnels selon leur forme |
—
les tunnels proprement dits et les puits qui sont des ouvrages à
grand développement linéaire et dont la section est constante ou peu variable ;
—
les cavités aux formes plus ramassées
et souvent moins régulières dans lesquelles aucune des
dimensions n’est prépondé- rante.
Cette
distinction est importante, notamment lorsque l’on cherche à traiter des
conditions d’équilibre de la cavité, car on peut,
sous certaines réserves, se ramener, pour les tunnels, à un
équilibre à deux dimensions alors que ce n’est généralement pas possible
dans le cas des cavités.
Enfin,
il faut faire une mention spéciale aux exploitations
minières dont l’objet est fondamentalement différent puisque, au
contraire des ouvrages de génie civil qui visent à
dégager des volumes utiles, elles ont pour raison d’être de se
procurer des maté- riaux utiles. Dans un cas, on crée du vide, le
matériau extrait étant un sous-produit dont on se débarrasse généralement en le
déposant à la décharge ; dans l’autre cas, on cherchera un matériau, le
vide étant le « sous-produit » que l’on élimine
par remblayage ou foudroyage des galeries d’exploitation.
Les
exploitations minières représentent un linéaire d’ouvrages près de
20 fois supérieur à celui des ouvrages de génie
civil et il est bien certain que les
techniques d’exécution de ces derniers s’appuient
largement sur l’expérience des mines.
L’objet
du présent article sera essentiellement focalisé sur les
ouvrages souterrains de génie civil.
Nous y aborderons
successi- vement les aspects théoriques (données du projet et
dimensionne- ment du soutènement et du revêtement),
la définition des équipements d’exploitation (ventilation, éclairage),
les aspects pra- tiques des travaux : creusement, soutènement
et revêtement.