Caractéristiques géométriques et profil en long
Les données du
projet diffèrent suivant la destination finale des ouvrages. Nous
examinerons donc les données habituelles
propres à chaque type de tunnel.
Tunnels ferroviaires
Section transversale
La section utile
d’un tunnel ferroviaire
dépend de plusieurs facteurs et, en
premier lieu, du gabarit du matériel roulant appelé à circuler sur la
ligne.
On
distingue en général le contour de référence et le gabarit limite des obstacles
qui tient compte de la nécessaire
distance de sécurité et du
surprofil nécessaire dans le
cas des voies en courbe et
en dévers. Le contour de référence a évolué avec le temps, tout d’abord
en fonction de l’électrification des lignes pour y inscrire les caténaires.
Cette première évolution a entraîné de nombreuses modifications des profils de tunnels (alésage des maçonneries ou abaissement des voies) aujourd’hui pratiquement achevées.
Une nouvelle série de travaux se fait jour actuellement pour permettre le « ferroutage », c’est-à-dire le transport des marchandises dans des « contenants » spécialisés, par plusieurs modes de transports successifs sans manutention des marchandises elles-mêmes.
Cette première évolution a entraîné de nombreuses modifications des profils de tunnels (alésage des maçonneries ou abaissement des voies) aujourd’hui pratiquement achevées.
Une nouvelle série de travaux se fait jour actuellement pour permettre le « ferroutage », c’est-à-dire le transport des marchandises dans des « contenants » spécialisés, par plusieurs modes de transports successifs sans manutention des marchandises elles-mêmes.
Il peut s’agir de conteneurs maritimes ou terrestres ou de semi-remorques routières.
Tous ces engins font l’objet de standards internationaux qui conduisent, dans certains cas, à des gabarits (figure 3) moins écornés dans leur partie supérieure que le gabarit A actuel ; il s’agit du gabarit B (ou B +).
La SNCF s’emploie à faire en sorte que ce nouveau gabarit soit respecté sur quelques grandes liaisons. Un gabarit C permettant d’accepter indifféremment tous les types de conteneurs actuels, mais qui comporte une surhauteur de 0,40 m, pourrait être pris en considération sur certaines lignes nouvelles.
Un chiffre indique bien l’ampleur du problème des gabarits, c’est celui du nombre total de tunnels en exploitation sur le réseau français, soit 1 354 pour une longueur cumulée de 536 km.
Un autre facteur intervient sur les
lignes où doivent circuler des trains à grande vitesse, c’est la
notion du volume minimal d’air à
réserver autour du gabarit pour limiter
les effets du pistonne- ment qui nuisent à la fois au
confort des passagers et augmentent les
dépenses en énergie de
traction.
Le problème s’est posé pour la première fois sur la ligne TGV Atlantique. Dans les tunnels à double voie, on a adopté des sections utiles de 55 à 71 m2 suivant que la vitesse prévue était de 200 ou 270 km/h. Dans le cas du tunnel de Villejust (figure 4), la section utile est de 46,5 m2 pour un tunnel à une seule voie et une vitesse de 270 km/h. Enfin, d’autres critères peuvent intervenir dans le choix de la section et, en particulier, la méthode d’exécution.
L’exemple le plus fréquent est celui de l’utilisation d’un bouclier mécanisé qui entraîne généralement le choix d’une section circulaire.
Le problème s’est posé pour la première fois sur la ligne TGV Atlantique. Dans les tunnels à double voie, on a adopté des sections utiles de 55 à 71 m2 suivant que la vitesse prévue était de 200 ou 270 km/h. Dans le cas du tunnel de Villejust (figure 4), la section utile est de 46,5 m2 pour un tunnel à une seule voie et une vitesse de 270 km/h. Enfin, d’autres critères peuvent intervenir dans le choix de la section et, en particulier, la méthode d’exécution.
L’exemple le plus fréquent est celui de l’utilisation d’un bouclier mécanisé qui entraîne généralement le choix d’une section circulaire.
Lorsqu’il
ne s’agit pas d’une ligne ferroviaire classique, les gabarits peuvent être
notablement différents. Ainsi, pour
les métros urbains (figure 5), dans le
cas d’un système VAL (métros de Lille
et de Toulouse), le diamètre
intérieur des tunnels n’est que de 4,60 m pour une voie.
À l’inverse, pour le tunnel sous la Manche (figure 6), le gabarit des navettes de transport des voitures est très largement supérieur à celui des véhicules SNCF classiques.
Le diamètre inté- rieur du tunnel n’est cependant que de 7,60 m parce que la voie a pu être calée à un niveau relativement bas dans le profil.
À l’inverse, pour le tunnel sous la Manche (figure 6), le gabarit des navettes de transport des voitures est très largement supérieur à celui des véhicules SNCF classiques.
Le diamètre inté- rieur du tunnel n’est cependant que de 7,60 m parce que la voie a pu être calée à un niveau relativement bas dans le profil.
Profil en long et tracé en plan
Sur les
lignes anciennes, il existe, en
zone montagneuse, des pentes pouvant atteindre 43 ‰ à l’air
libre et 34 ‰ en
tunnel. La réduction s’explique
par la
diminution d’adhérence due à
l’atmo- sphère plus humide des
souterrains.
Sur les lignes récentes, on s’efforce, à l’air libre ou en souterrain, de ne pas dépasser le seuil de 12 ‰ pour les transports de marchandises et le ferroutage. Sur les lignes à grande vitesse, on pourrait admettre des pentes jusqu’à 35 ‰, mais on se limite en général à 25 ‰ (cas du TGV Atlantique).
Les courbes de raccordement entre rampes successives doivent avoir un rayon minimal de 12 000 m dans le cas des lignes courantes ; il est de 16 000 m dans le cas des TGV.
Sur les lignes récentes, on s’efforce, à l’air libre ou en souterrain, de ne pas dépasser le seuil de 12 ‰ pour les transports de marchandises et le ferroutage. Sur les lignes à grande vitesse, on pourrait admettre des pentes jusqu’à 35 ‰, mais on se limite en général à 25 ‰ (cas du TGV Atlantique).
Les courbes de raccordement entre rampes successives doivent avoir un rayon minimal de 12 000 m dans le cas des lignes courantes ; il est de 16 000 m dans le cas des TGV.
Quant
au tracé en plan, les
rayons minimaux imposés dépendent de
la vitesse des convois : de 2 000 m
dans les tronçons de ligne où la vitesse est limitée à 100 km/h, à
6 000 m sur les lignes à grande vitesse
(300 km/h).
Pour
les réseaux de transport urbain, les caractéristiques mini- males sont sensiblement moins sévères.
Tunnels routiers
Section transversale
Le premier des facteurs à prendre en compte
pour la définition de la section transversale d’un tunnel routier
résulte naturellement des caractéristiques
de la voie à laquelle il va livrer passage.
Dans
son rapport au XVe congrès mondial de
la Route à Mexico en 1975, qui
fait encore autorité sur ces
points, le Comité technique français des tunnels routiers indiquait que
« les voies de circulation dans les
tunnels doivent avoir la même largeur que celle à l’air libre aux
approches du tunnel ».
Si une surlargeur des voies elles-mêmes semble
effectivement inutile au seul
motif qu’il s’agit de tunnel, par contre :
- la largeur de chaque voie doit être, comme à l’air libre, fixée à 3,50 m pour les voies à grande circulation ou les autoroutes, avec réduction possible à 3,25 m en zone urbaine ou en montagne.
- les dégagements latéraux doivent être d’une largeur suffisante pour éviter l’« effet de paroi ». Une largeur de 1 m entre la bande de circulation latérale et la paroi, ou tout obstacle surélevé, est souhaitable ;
- dans le cas où une bande d’arrêt d’urgence existe à l’air libre, sa largeur peut être, dans certains cas, réduite dans le tunnel, à condition que la signalisation soit adaptée en conséquence et que des limitations de vitesse soient imposées.
- Dans d’autres cas, elle est remplacée, notamment dans les tunnels de grande largeur, par des niches latérales de 20 à 25 m de longueur régulièrement espacées.
La hauteur libre au droit des voies de circulation
doit, en principe, être telle
qu’elle réserve un intervalle libre de
0,50 m au-dessus de la hauteur
des véhicules normalisés admis à circuler de
façon habituelle, ou de 0,25 m au-dessus des véhicules admis à titre
exceptionnel et à vitesse réduite. La
hauteur libre est souvent fixée à 4,50 m pour les voies acceptant les poids lourds et à 2,50 m dans le cas des tunnels réservés aux seuls véhicules légers.
Dans la
pratique, les gabarits des
tunnels bidirectionnels des grandes
traversées alpines et pyrénéennes
varient, en largeur de chaussée, entre 7,50 m
et 9 m et,
en hauteur, de 4,50 m
à 4,60 m. Dans le cas de tunnels autoroutiers unidirectionnels à 2
voies, la lar- geur de chaussée
conseillée est plutôt voisine de 9 m
comme pour les autoroutes à l’air libre.
Lorsque,
pour des raisons de construction ou de
stabilité, on adopte une section voûtée, les nécessités de la
ventilation n’influent généralement pas sur
les dimensions de la section.
Si le tunnel n’est pas de très grande longueur (2 à 3 km) ou s’il existe des puits de ventilation intermédiaires suffisamment rapprochés, la voûte peut abriter, au-dessus du gabarit, soit les ventilateurs (cas d’une ventilation de type longitudinal), soit les gaines d’alimentation d’air frais ou de retour d’air vicié (ventilation de type transversal ou semi-transversal).
Dans
certains cas néanmoins, les impératifs de
la ventilation peuvent obliger à
un accroissement de la section totale à excaver.
Pour
les tunnels de section rectangulaire, la ventilation influe habituellement sur la
définition de la section de l’ouvrage, soit qu’elle nécessite une hauteur supplémentaire pour y installer
les ventila- teurs, soit qu’elle conduise à augmenter la largeur pour
y placer les carneaux de ventilation
Profil en long et tracé
La déclivité maximale doit rester, autant que possible, telle qu’elle
permette de maintenir la capacité
de service de la route : jusqu’à 4 à 6 % dans les tunnels urbains de courte longueur, mais seulement
2 à 3 % sauf exception sur les
longs tunnels autoroutiers. Lorsqu’il est nécessaire d’adopter des
pentes plus fortes, sur des longueurs importantes,
il pourra être souhaitable de prévoir
une voie supplé- mentaire pour les véhicules lourds dans la mesure où leur
vitesse risque de descendre au-dessous de 50 km/h. Mais
cette disposition est souvent très pénalisante du point de vue
de l’investissement et on devra s’efforcer d’éviter d’avoir à y
recourir.
Figure 4- Coupe type du tunnel de
Villejust
Figure 5- Sections transversales de 4 métros en service en France
On recommande de ne pas
descendre au-dessous d’une pente de 0,25 % pour éviter la stagnation des eaux
de ruissellement.
Les rayons de
raccordement entre les
déclivités sont avant tout
conditionnés par la distance
minimale de visibilité, fonction
elle-même de la vitesse autorisée.
Le
tracé en plan en tunnel respecte, en général, les mêmes règles que dans les zones à l’air libre. Si des rayons très
serrés sont indis- pensables, une surlargeur peut être requise pour respecter
le gabarit dans le cas des véhicules longs. À défaut,
il faudra prescrire une réduction sensible de la vitesse autorisée.
Figure 6- Section transversale du
tunnel sous la Manche
Galeries hydrauliques
Section transversale
Il s’agit essentiellement des galeries
incluses dans les aménage- ments
hydrauliques destinés à la production d’énergie : galeries d’amenée en
charge en amont des groupes de production, galeries de fuite
en aval pour la restitution de l’eau turbinée ou de
l’eau de refroidissement dans le
cas des centrales nucléaires.
Dans les aménagements de compensation destinés au stockage d’énergie pour faire face aux irrégularités de la consommation, certaines galeries peuvent fonctionner alternativement comme galeries d’amenée en charge et comme galeries de refoulement dans la phase de pompage.
Dans tous les cas, la section des galeries est déterminée en fonction des débits à amener ou à évacuer pour que le régime hydraulique corresponde à la perte de charge la plus faible possible.
Dans les aménagements de compensation destinés au stockage d’énergie pour faire face aux irrégularités de la consommation, certaines galeries peuvent fonctionner alternativement comme galeries d’amenée en charge et comme galeries de refoulement dans la phase de pompage.
Dans tous les cas, la section des galeries est déterminée en fonction des débits à amener ou à évacuer pour que le régime hydraulique corresponde à la perte de charge la plus faible possible.
La section circulaire tend à se
généraliser dans les projets récents avec le développement de l’emploi des tunneliers pour les creuse- ments et en raison de
ses avantages à la fois sur le plan de
l’écoule- ment et sur le
plan de la stabilité des parois et du revêtement.
La plupart des galeries hydrauliques (90 %) sont revêtues, soit en béton coffré, soit en béton projeté. Les galeries en charge sous plus de 10 m comportent généralement un blindage métallique destiné à résister à la pression intérieure de l’eau.
La plupart des galeries hydrauliques (90 %) sont revêtues, soit en béton coffré, soit en béton projeté. Les galeries en charge sous plus de 10 m comportent généralement un blindage métallique destiné à résister à la pression intérieure de l’eau.
Profil en long et tracé
S’agissant de centrales
hydrauliques, les galeries sont implantées en
région de montagne. Leur
tracé et leur profil
sont définis en fonction de la
topographie et de la qualité des terrains à traverser. Le
projet doit ainsi tendre vers un optimum pour concilier les nécessi- tés
hydrauliques (tracé direct, pertes de charge aussi faibles que pos- sible)
et la réduction des aléas géologiques.
Si
une galerie doit être
creusée à partir de plusieurs
attaques (fenêtres intermédiaires ou
extrémités), on s’efforcera
d’éviter les attaques descendantes, surtout s’il y a risque de rencontre de
terrains très aquifères.
Dans les zones semi-horizontales, on prévoit généralement une pente minimale de quelques millimètres par mètre pour faciliter la collecte des eaux d’infiltration pendant le creusement.
Dans les zones semi-horizontales, on prévoit généralement une pente minimale de quelques millimètres par mètre pour faciliter la collecte des eaux d’infiltration pendant le creusement.
À noter que l’utilisation de
tunneliers facilite l’exécution de galeries très fortement inclinées (40 à 50
%) où le marinage des déblais sera réalisé
gravitairement. De telles
galeries constituent souvent la portion
aval des galeries d’amenée en charge
dans les équipements hydroélectriques les plus récents.